J’ai tendance à prononcer BW avec un petit air pincé mettant en avant son côté huppé… Mes stéréotypes agissent! A vrai dire, je n’y connais rien, ou presque, de cette province de Belgique. Quelques soirées estudiantines à Louvain-la-Neuve, Walibi le parc d’attraction situé à Wavre, la salle de sport du parc de la Dodaine à Nivelles, Moint-Saint-Guibert pour une conférence et voilà à quoi se résume ma grande connaissance de cette région!
Mais cette fois-ci, au programme, nous avons Louvain-La-Neuve en vélo et la visite du musée Hergé. J’irais ensuite à Nivelles, découvrir sa collégiale et ses petites ruelles… Sans oublier un petit détour pour les plaisirs de la bouche…
La ville de Louvain-la-Neuve
Pourquoi « la Neuve »? Et bien il existe un autre « Louvain » ou plutôt devrais-je dire Leuven en néerlandais. Car LLN (pour les intimes), fut créée à cause/grâce au conflit linguistique qui coupa l’Université de Leuven (ou Louvain, j’insiste pour ne pas vous perdre) en 2 dans les années 70… Une partie francophone fut nouvellement construite à quelques kilomètres de Leuven(-la-Vieille).
Cette ville fut donc fabriquée de toute pièce pour accueillir l’Université Catholique (et francophone) de Louvain. La ville est une université et un espace pour ses étudiants et professeur. Mais pas uniquement! Une des volonté fut que la ville ne soit pas uniquement un énorme campus mais doit aussi s’ouvrir à d’autres personnes. Une autre volonté importante à souligner est l’envie de faire de Louvain-la-Neuve, une ville piétonne! Ce qui est plutôt agréable.
Ce sont principalement les étudiants qui donnent vie à cette ville en l’animant de milles et une manière… Nous retiendrons les célèbres 24h à vélo de Louvain-la-Neuve où des milliers d’étudiants se rassemblent autour des concerts et des bars organisés par les différents cercles!
Pour ma part, je m’y suis baladée en vélo et je me suis éloignée du centre pour passer à travers bois… Je n’avais d’ailleurs pas idée que la campagne était si proche de cette ville! Un bon bol d’air frais et de tranquillité!
Le musée Hergé
Quand on pense à la Belgique, on pense à la Bande Dessinée. Et qui dit BD, dit Hergé, le père de Tintin et Milou. Le musée se concentre sur lui, sa vie, son oeuvre et réunit aussi pas mal d’anecdotes pour mieux comprendre l’auteur.
Comme tout artiste, Hergé fait des références à sa vie dans son oeuvre… c’est dans ce musée qu’on peut découvrir et comprendre ses clins d’oeil.
J’y apprends que Milou serait le surnom de sa première petit amie… Faut-il y avoir une quelconque signification de la représentation de la femme? Je retiendrais juste mon sourire à l’évocation de cette petite anecdote!
Bruxelles tient une place importante. Tintin est un grand reporter et voyageur mais Hergé n’a jamais quitté son pays. Il s’inspire de Bruxelles pour nombres de ses plaquettes et se documente énormément pour se rapprocher de la réalité. Vivant dans le Brabant Wallon, on retrouve aussi des paysages des Ardennes brabançonnes où se trouve aussi un petit hameau du nom Sart-Moulin, quelle coïncidence! (C’est ainsi que Hergé créa le verlan?) C’est également un féru du 7ème art et de l’Amérique dont il s’inspire énormément.
Au delà de l’univers de Tintin, on y retrouve ses premiers croquis, son magnifique trait de crayon, ainsi que des caricatures, des affiches et ses autres BD.
Et comme un énorme clin d’oeil c’est au 26, rue du Labrador que s’est installé le musée Hergé. La même adresse où a fictivement habité Tintin. Mais tout porte à croire, selon les dessins où l’on retrouve des évocations des Marolles, du palais de justice que c’est la ville de Bruxelles qui est représentée fictivement comme lieu de résidence de Tintin. En fait, la grand-mère de Tintin vivait au 26 rue Terre-Neuve à Bruxelles (référence Terre-Neuve et Labrador au Canada).
Le bâtiment du musée en lui-même évoque une bande-dessinée et ses bulles… A l’intérieur c’est un peu la démesure du trait d’Hergé. Quatre volumes, quatre couleurs. Les carrés noir et blanc évoquent la fusée lunaire… La passerelle, peut-être un bateau? Une esquisse de bâtiments, serait-ce Chicago? Un ensemble qui rappelle son oeuvre et ses inspirations.
Nivelles, sa collégiale et ses ruelles
Direction Nivelles! De loin, j’aperçois la collégiale. Une bâtisse assez impressionnante qui par cette belle journée émerveille mes petits yeux! C’est la collégiale Sainte-Gertrude, patronne de Nivelles. Mais surtout patronne des voyageurs!
« Un usage germanique, appelé Gertrudisminne, consistait à boire une coupe de vin en l’honneur de sainte Gertrude avant de partir en voyage ou dans une expédition militaire. Cet usage provient d’une légende la concernant : un jour elle envoya certains moines irlandais en mission pour un long voyage en mer, leur assurant sa protection. Attaqués par un monstre marin, ils le firent disparaître en invoquant la sainte. » (Source : Wikipédia)
Si vous prêtez attention à une des tourelles vous y verrez un petit bonhomme, qu’on appelle le Jean de Nivelles et qui frappe les heures avec son marteau.
Jean de Nivelle (sans s), à l’origine Jean III de Montmorency, est un baron français qui refusa de joindre l’armée du roi de France et prit parti pour le duc de Bourgogne contrairement aux volontés de son père. Déshérité, il du finalement s’enfuir, à Nevele en Flandres (Nivelle en français), où il pris ce nom de « Jean de Nivelle ». Devenant la moquerie de la France, de nombreuses chansons popularisa son nom et l’expression « être comme ce chien de Jean de Nivelle qui s’enfuit quand on l’appelle ». Plus tard, le duc de Bourgogne offrit un jacquemart que la ville par homophonie appela Jean de NivelleS. (Source : Wikipédia)
Et c’est ainsi que, sur un malentendu, Jean de Nivelle se transforma en Jean de Nivelles, symbole de toute une ville! (Et une bière aussi… car tout symbole belge a sa bière en Belgique!)
Ensuite direction le quartier Saint-Jacques. Ce nom tient du fait que le célèbre sentier de Saint-Jacques de Compostelle le traverse (ça c’est la version très rapide de l’explication). Au 16ème siècle, une communauté espagnole s’y établit et nomma déjà ce quartier Saint-Jacques du nom de leur patron espagnol!
Il est temps de manger!
A table les amis, découvrons quelques produits du terroir!
Je connaissais déjà la tarte al d’jote : spécialité culinaire de la ville de Nivelles, elle se compose de bettes (légumes) et de boulettes de Nivelles (fromage blanc). D’jote signifie bette en patois nivellois! Un petit délice bien copieux. La tradition veut qu’on ajoute encore du beurre par-dessus quand elle arrive toute chaude sous vos yeux affamés.
Mais j’ai pu découvrir d’autres produits locaux :
- La tarte Vi Paurin : tarte originaire de Rixensart et composée de pommes, crème pâtissière et amandes. Sans oublier l’ingrédient magique : des raisins macérés dans du rhum ambré. Pourquoi Vi Paurin? Paurin signifierait « Pour rien » et serait le petit nom attribué aux habitants de Rixensart très économes et qui voulait tout « pour rien »…
- La tarte au Stofé : tarte composée de fromage blanc (Stofé en patois), d’amandes, de macarons et de compote de pomme. Une pâtisserie venant de Wavre.
Ce sont des confréries qui m’ont fait déguster ces petits plaisirs! J’ai rencontré la confrérie du Tire-bouchon et celle du Stofé. Elles visent à conserver, défendre et promouvoir les traditions de la région et donc ces bonnes tartes!
Ça vous donne faim? Moi aussi…
La collégiale est assez massive mais je trouve sa tourelle élancée pleine d’élégante…