Les Nude Olympics prennent place chaque année sur la paisible Maslin Beach. Sportive dans l’âme je ne pus résister à y participer, voici mon histoire…
Le challenge lancé, il m’était impossible de ne pas courir dans le plus simple appareil. Et par un malheureux hasard mon popotin fut dévoilé en pleine page d’un magazine à large diffusion. Voilà comment débuta la célébrité de mon cul dans le pays des marsupiaux. Vivre l’Australie autrement, vivez-la tout nu ! Liberté, Nudité, Egalité était la devise de cette journée mémorable.
Comment j’ai atterri sur cette plage nudiste
Replaçons cet épisode crucial de l’Histoire de Madame Bougeotte dans son contexte. A cette époque, en janvier 2013, j’étais dans les Adelaide Hills, dans un petit village du nom de Gumeracha, à cueillir des fraises pour une somme très modique. A part le bowling avec des personnes d’un âge certain et la visite du plus grand cheval à bascule au monde, les activités étaient réduites à bosser dans les champs, tenter de ne pas embourber son véhicule parmi les fraisiers, se nourrir et dormir.
Quand un beau jour d’été, un collègue de la maison voisine, un étalon italien, proposa les « Nude Olympics ». Que faire ? J’ai opté pour l’option « dévoiler son corps à la populace pour le plaisir d’un plus grand nombre » plutôt que « rester seule et mourir à petit feu à Gumeracha ». Non non, je ne cherche aucune excuse au fait de me retrouver en tenue d’Eve sur une plage nudiste en Australie. Je n’irai pas jusqu’à dire que le naturisme est entré dans mes mœurs mais on y prend goût facilement.
Quelle catin, elle se déshabille pour un rien !
Dans un premier temps, il a fallu descendre les innombrables marches, habillée. Deuxième étape, retirer tous ces tissus pesants. Une fois lancé c’est plus facile qu’imaginé. Au final, je me sentais bien plus mal à l’aise habillée que nue.
Mettons les choses au clair : ne me demandez pas de me dénuder sur la place publique. Respecter les yeux chastes ne voulant voir de corps impurs fait partie de mes valeurs. Par ailleurs, Maslin Beach est un endroit connu pour être une plage attirant de nombreux visiteurs dévêtus. Elle fut la première plage nudiste en Australie reconnue en 1975.
Nudité = liberté ou voyeurisme ?
Liberté rime-t-elle avec nudité ? Telle est la question que je me pose. Pour être honnête cette journée olympique fut pour moi une sorte de révélation sur mon rapport au corps et sur cette sensation inexplicable qu’on ressent lorsque qu’on est totalement libre de ses mouvements, enfin de ses vêtements. Car oui c’est agréable de se balader nue et de sentir la chaleur du soleil sur son corps ! Quoi que courir sans cette magnifique invention qu’est le soutien-gorge peut s’avérer douloureux. Rassurez-vous, je n’ai aucune séquelle.
Sont-ils des voyeurs ? Devenons-nous, nous-même, voyeurs? Loin de là, je ne me sentais ni observée ni dévisagée. Le corps est désacralisé. Au final, la suggestion est bien plus excitante et sexuée qu’un corps dans sa plus simple expression.
Pour ma part, je trouve plus choquant de voir une femme légèrement dénudée dans des situations où elle ne représente qu’un objet qu’un groupe de personnes nues sur une plage.
Mais de là à dire que la nudité est l’ultime liberté, n’exagérons rien.
Revenons aux jeux : Seconde place pour le three-legs-race !
Au-delà des considérations philosophiques, il faut souligner la performance physique des athlètes… Le magnifique corps que cache Madame Bougeotte a terminé à la seconde place de la three-legs-race qui, malgré son nom tendancieux, n’est pas réservés aux hommes atteints de nanisme. Il s’agit d’attacher une jambe à celle de son partenaire de l’épreuve pour n’avoir que 3 jambes à deux et terminer le nez dans le sable et le cul en l’air.
Il y avait différentes épreuves comme le tir à la corde, des courses en sacs de jutes, des courses relais et surtout la très attendue élection du «best bum» à laquelle, je précise, je n’ai pas participé (réservé aux hommes). Par contre j’ai pris part à l’élection de Miss Maslin Beach. Je pense que mon teint non-uniforme a joué en ma défaveur…
D’autres activités étaient organisées comme, par exemple, le body painting. Je vous passe les détails de la scène où chacun dessine l’étendard de son coin respectif sur la fesse droite de l’autre dans une magnifique chaine de l’amour éternel… Je sens que vous vous faites des films ! STOP ! Je vous demande de retirer cette image de votre tête immédiatement.
L’apparition de ma lune dans THE magazine
Que serait une journée au naturel sans photos ? Une journée oubliée, rangée au placard des expériences foireuses.
Quel ne fut pas mon étonnement, quand me promenant à Melbourne quelques semaines plus tard, de voir en couverture le drapeau de ma nation… sur mon popotin. C’était la cerise sur le gâteau, mon court moment de gloire… J’exagère grandement quand je parle de célébrité, mon nom n’est même pas cité.
Bref, une expérience pas comme les autres… A la place du ski, aller au Nude Olympics à Maslin Beach vers la fin janvier, vous le feriez ?