L’Outback, partie incontournable et inoubliable de mon voyage en Australie. Je vous partage mes impressions sur ce monde reculé, sur cette vie de cowboy moderne.
16000 hectares, 1800 vaches, des poules, des canards, une dizaine de chiens, des chevaux, des motos, des quads, des camions, des tracteurs, des 4×4, à 200km de la « ville » la plus proche (2000 habitants), à 50 km d’une route cimentée… Voilà où j’étais, à Melinda Downs. Nom introuvable par GoogleMap, ni par Gps. Quelque part entre Normanton et Cloncurry dans le Queensland…
Où allais-je tomber ?
Je dois avouer qu’il y avait au fond de moi un doute : Comment ces personnes que je ne connaissais pas allaient m’accueillir ? Peut-être serait-ce un remixe de Wolfcreek, film d’horreur où des voyageurs se font tuer… Peut-être allaient-ils me forcer à travailler comme une esclave ?
Mis à part un coup de téléphone et 3 mails échangés, je n’avais pas eu de contacts avec ma famille d’accueil. J’avais tout de même une bonne appréhension et puis ma vie sans risque, ce serait une vie sans plaisir !
Après un long périple en voiture par la Savanah Way. J’arrive à cet écriteau : « Melinda Downs », nom du ranch où j’allais rester deux semaines. Après 50km sur une route cahoteuse et la plaque d’immatriculation ne tenant plus qu’à une vis, j’arrive enfin ! On se serre la main. Les enfants sont timides, se cachent derrière leur maman. J’étais enfin là, chez Dany et Tara.
Petit thé dans le jardin, évidemment pas un voisin à l’horizon, que la nature et… deux enfants et un trampoline. Il ne m’en fallait pas moins pour tisser des liens et replonger dans l’enfance! J’étais tombée sur une famille chaleureuse et bienveillante. Soulagement ! Le travail commencerait le lendemain.
Vie quotidienne dans l’Outback
Il y a toujours de quoi faire dans une « cattle station ». Il faut vérifier où est le troupeau, le niveau des points d’eau, nourrir les bêtes, préparer le grand rassemblement, appelé le « mustering », amener le troupeau dans un endroit plus herbeux, étiqueter les bœufs, entretenir les clôtures et le matériel, dresser le nouveau poulain,…
Les premiers jours, après le tour de routine pour vérifier le troupeau et l’eau, nous avons confectionnés une barrière. Rien d’excitant à priori mais qu’est-ce que j’étais fière de cette barrière !
Un jour, je l’ai accompagné pour amener le troupeau dans un autre enclos. Comprenez-bien que d’un enclos à l’autre, il y a quelques kilomètres… J’étais en Quad, j’adorais ça ! Cette sensation de vitesse et d’insécurité. A la moindre fausse manœuvre, je pouvais m’éjecter de mon appareil. En ce qui concerne le travail à effectuer, je dois avouer que je me sentais bien plus idiote que ses chiens qui, eux, savaient exactement où aller. D’ailleurs, je n’ai jamais bien compris comment Dany arrivait à se retrouver sur son terrain immense.
Un autre jour, nous avons aidé la « voisine » (à une centaine de kilomètres). La voisine n’avait pas la même chance, elle avait été forcée de bouger son troupeau bien plus loin que son domaine pour trouver un coin d’herbe et éviter que ses bêtes meurent. Tels des cowboys, des Jackaroos en aussie, armés de talkies-walkies, de lassos et de leur chapeau, ils menaient leur troupeau vers des pâturages et dormaient tous les soirs à la belle étoile. A ce moment-là, j’avais l’impression d’être dans un film.
Dans la vie quotidienne, revenons à la réalité, il faut aussi faire ses courses. Quand on habite dans l’Outback, c’est une vraie expédition. Il faut toute la journée et on ne peut pas se permettre d’oublier quelque chose, l’organisation prime dans l’Outback ! Alors, c’est une vingtaine de pains d’un coup qu’on achète.
L’école dans l’Outback
Comment les enfants apprennent-ils ? Comment assister à des cours à des centaines voire des milliers de kilomètres de l’école ? Grâce à « the school of the air » ! C’est en 1951 que cette école est née. Les australiens utilisèrent la radio pour diffuser des cours par correspondance. Aujourd’hui, les enfants suivent des cours via internet et ont un contact avec leur enseignant via des vidéo-conférences. De plus, quelques fois par an, l’école organise une rencontre physique où les parents, enseignants et enfants sont réunis pendant une semaine.
L’isolement
Malgré l’isolement, il existe toujours des solutions, notamment grâce à la technologie. Au bout du compte, cette famille ne me semblait pas si isolée du monde. Evidemment, la distance fait que tout ce qu’ils font, prend du temps mais ça ne les arrête pas pour autant. Ils vont voir leurs amis, aider leur voisin. C’est un peu comme si en Australie, on avait plus du temps pour réaliser tout ce dont nous voulions faire. Rouler 6 heures de suite ? Ce n’est pas un problème ! De retour en Europe, une heure de route me dégoute déjà…
Et puis quel plaisir de ne voir aucune trace de civilisation autour de soi. On a toute la beauté de la nature rien que pour soi dans l’Outback.
Comment trouver une ferme?
Pour mon cas c’était grâce à un bouquin du Wwoofing où les adresses sont regroupées . Le principe du Wwoofing est d’être logé et nourri en échange de petits travaux. J’ai dû contacter quelques fermes avant d’avoir une réponse mais ça été relativement rapide. Il existe également HelpX qui fonctionne de la même manière, celui-ci est un peu moins cher.
Alors, ça vous tente l’Outback australien ?
Super article et blog très très prometteur! Et c’est sincère 🙂 Bien écrit, bien structuré, de superbes photos qui font rêver… que dire de plus à part que tu m’as donné envie de faire un tour en Australie, moi qui ne suis pourtant pas attirée par ce pays au départ! Bonne continuation à Madame Bougeotte!!!
Ca me fait plaisir! 🙂
Super article.
J’ai vécu deux expériences dans des « cattel station » et je n’aurais pas mieux décris cette vie.
L’isolement, l’entraide, l’école tout y est!
Moi ce qui m’a vraiment marqué c’est la sentation qu’on ressent quand on revient à la vie réel… Beaucoup trop de monde!
L’outback laisse une trace…
Merci! J’aimais beaucoup me retrouver seule dans cette immensité. C’est calme, impressionnant… Mais je dois avouer, que dans le genre « beaucoup de monde » j’aimais beaucoup Melbourne! Différente expérience, mais j’ai adoré les deux!
Wah ca donne envie moi qui est une cavalière d’obstacle, cette immensité ce calmés et tous ces travaux manuels à faire et le contact avec les animaux donne envie. Par hasard aurait tu toujours l’email de cette famille ? Je suis en Australie t recherche à faire du woofing dans ce genre d’endroit merci beaucoup 🙂
Ah oui, ça me donne envie d’y retourner, tiens! 🙂
Par contre, pour l’adresse mail j’hésite à divulguer cette info, surtout sur une page publique.
Tu as un moyen de locomotion pour te rendre dans l’outback? As-tu déjà fait du wwoofing?
Envoie-moi un email 🙂 (via la page contact)
Je t’envie beaucoup, c’est de mes seuls regrets en Australie. La vie de ranch doit être génial.
Le genre d’aventure qui me fait rêver et que j’aimerai bien vivre si je me lance dans le PVT Australie 😀 😉 ^^
Au fait merci pour ta réponse à mon commentaire sur ton blog :p Grâce à tes conseils, je vais commencer dès mon arrivée (février) à faire un helpx avec des chiens de traîneau et chercher un endroit dès cet été! 🙂 Merci merci Jérôme!!!!
Gros souvenir pour moi, j’ai vécu 6 mois à Melinda avec les anciens farm managers Peter, Jackeline SCOTT et leurs enfants en 2000. Je revois des bouts de maisons, le camion est toujours là sur une de tes photos et surtout je retrouve les sensations que tu décris dans chacune de tes phrases. La propriété appartient donc maintenant à l’un des fils Hickson, Peter. J’ai cotoyé Bood, le frère de Peter, ex rugbyman sur une autre ferme… c’est lui qui m’avait fait venir en Australie
Aaah mais c’est marrant ça! 🙂 🙂
Mon voyage en Australie remonte à quelques années mais c’est un moment qui marquera le reste de ma vie. Je n’y suis restée que quelques semaines mais quel partage!
Je suis très contente de lire ton message.
Bien à toi,
Madame Bougeotte