Le musée urbain Tony Garnier à Lyon

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A Lyon, dans un quartier moins connu, celui des Etats-Unis, se trouve un musée gratuit et à ciel ouvert: Le musée urbain Tony Garnier…

Vous le savez déjà (depuis le premier article sur la ville), Lyon est une ville recouverte de fresques et est reconnue comme la capitale du trompe l’œil.

Mais lors d’un second week-end à Lyon, je me suis aventurée un poil plus loin que le vieux-Lyon, le quartier Confluence, Fourvière,… que j’avais eu l’occasion de découvrir la première fois.

J’ai découvert une suite de murs peints, 25 au total, qui forment un musée urbain en plein air. C’est le produit d’une aventure partagée entre les habitants du quartier, les artistes de la Cité de la Création et de Grand Lyon Habitat. J’adore ce concept de culture accessible à tous, simplement en se baladant!

Musée urbain Tony GarnierUne partie d’entres elles, retrace le projet de Cité Industrielle de Tony Garnier. Un projet de Cité Idéale qu’il n’a pas pu être mené à bien. Le quartier des Etats-Unis, ensemble d’habitations bon marché destinés aux ouvriers, n’est malheureusement pas à l’image de sa cité idéale. Néanmoins, il a implanté quelques idées d’assainissement et a permis d’offrir des logements plus que décents à des prix accessibles.

On y trouve également les grands réalisations de l’architecte à Lyon au travers de quatre fresques.

Et enfin, 6 fresques créées par des artistes du monde entier, représentants pour eux la cité idéale.

Le tout est complété de quelques fresques signalétiques.

Voici le parcours et la localisation des murs peint sur ce plan (que l’on peut trouver à l’accueil du musée) :

Plan de la visite du Quartier des Etats-Unis

Une ambiance un peu à la « Good Bye Lenin »

On arrive là sur une grande avenue et tout est rectiligne. Les blocs de logements s’étirent vers le haut, tous de la même manière, traçant géométriquement le quartier. On se croirait presque dans un pays du bloc de l’Est! D’ailleurs un film a été tournée dans le quartier, justement pour retrouver ce style d’architecture.

Ce n’est pas pour me déplaire…

Quartier des Etats-Unis - LyonQuartier des Etats-Unis - LyonQuartier des Etats-Unis - Lyon

Le projet de cité idéale de Tony Garnier

Tony Garnier, l’architecte des lieux, avait pour projet une Cité idéale qu’il avait nommé « La Cité Industrielle ». Avant-gardiste, beaucoup de ses idées furent rejetées par les académiciens. Ça ne l’empêcha pas de collaborer fructueusement avec le maire de l’époque, Edouard Herriot, à de grands travaux pour la ville de Lyon.

Il souhaitait une ville aérée, ce qu’il a pu reproduire dans le quartier des Etats-Unis. Néanmmoins, suite à un manque de budget, il a du augmenté le nombre d’étage des bâtiments.

Sa ville idéale, il la voyait très fonctionnelle avec de grands espaces, de l’ensoleillement et de la verdure.

Sur les murs, on retrouve principalement des croquis de l’architecte-urbaniste.

La cité idéale selon Tony Garnier
La tour Horloge

Les réalisations architecturales de Tony Garnier

Tony Garnier conçoit pour la ville de Lyon 4 grandes réalisations :

  • Les abattoirs de la Mouche et marché aux bestiaux (1908-1928), architecture révolutionnaire pour l’époque et qui est maintenant une salle de concerts et de spectacles,
  • L’hôpital de Grange-Blanche (1911-1933)où il a pu appliquer nombres de ces principes hygiénistes,
  • Le stade municipal de Gerland (1913-1926)qui devait être un stade olympique d’inspiration antique,
  • Le quartier des Etats-Unis (1919-1933), ensemble de logements à petit prix, qui a considérablement amélioré la condition de vie des ouvriers.
Architecture Tony Garnier - fresque
Une partie de la fresque représentant le stade Gerland. Je ne vais pas tout vous dévoiler non plus!
Architecture Tony Garnier
La halle Tony Garnier (anciens marché aux bestiaux et abattoirs de la Mouche)

Les fresques de cités idéales d’ailleurs…

En 1991, le musée reçoit un label de l’Unesco apportant une reconnaissance internationale mais surtout 6 nouvelles fresques!

Celles-ci représentent les Cités Idéales d’artistes contemporains de six continents :

  • Youssouf Bath pour la Côte d’Ivoire,
  • Abdel Salam EID pour l’Egypte,
  • Matt Mullican pour les Etats-Unis,
  • La tribu des Warlis pour l’Inde,
  • Marisa Lara et Arturo Guerrero pour le Mexique
  • Gregory Chestakov pour la Russie

Ces fresques confrontent les différentes visions d’utopie mettant en avant les spécificités culturelles de chacun. Les explications sont très enrichissantes et j’ai tout simplement adoré cette partie de la visite.

Mur peint - Lyon
La cité idéale selon un artiste égyptien
Cités idéales d'ailleurs - Lyon
Un partie du mur peint de la cité idéale russe
Cités idéales d'ailleurs - Lyon
La cité idéale des USA où règne la communication

Infos pratiques

Pour s’y rendre, rien de plus simple. Il suffit de prendre le tram T4 et s’arrêter à l’arrêt « Musée urbain Tony Garnier ». La balade dure environ 2 heures (ou plus si vous êtes lent comme moi).

Il existe un espace d’accueil du musée (on retrouve l’emplacement sur le plan en début d’article) avec des expos temporaires sur l’architecture mais surtout avec la possibilité de louer un Audio guide ou histo-guide au prix de 5€ (gratuit avec la Lyon City Card). Même si des panneaux explicatifs arpentent la balade, l’audio-guide est plutôt pas mal.

Il existe en plus du musée en plein air, un Appartement-musée des années 1930 que je n’ai pas eu l’occasion de visiter (3€ l’entrée).

Dernière petite information, les murs sont éclairés la nuit, donc n’hésitez pas à vous y balader de nuit…

Infos complémentaires sur le site du musée.

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