Etape par étape je vais vous faire découvrir la Belgique au gré du sentier GR129 qui s’intitule « La Belgique en Diagonale! ». A pied, j’ai pu découvrir les trésors que recèlent mon pays, la Belgique et plus précisément ma province natal : le Hainaut ainsi qu’une partie de la province de Namur.
Et voici la partie 2 de ma balade sur le GR129! Nous irons de Maffle à Mons en espérant vous dépayser dans un pays que vous connaissez sûrement…
Vous n’avez pas lu la première partie? Elle n’a pas encore disparu, vous pouvez la trouver ici.
Dans la partie précédente, j’étais arrivée à Maffle…
Etape 3 Maffle – Lens
Je quitte la région des Géants pour m’approcher de celle du Dragon… Maffle et Lens ne vous disent rien? C’est normal, ce sont des villages entre Ath et Mons, peu connus. Méritent-ils d’être visités pour eux-même? Honnêtement, j’aurais tendance à dire non… Mais à pied, il faut y passer! Finalement c’est quand on se trouve à des endroits qui s’annoncent « sans grand intérêt » qu’on fait de belles découvertes!
C’est une courte étape (à peine 15 kilomètres) mais mon ami Thomas m’a fixé rendez-vous à 10 heures à Lens pour visiter un musée… Je dois donc partir de bonne heure!
Je traverse des villages et des petits endroits paisibles. J’aime marcher le matin… La nature s’éveille doucement et ça gazouille tellement, un vrai charme pour les oreilles!
Je passe sous un des plus longs viaducs d’Europe, celui de la ligne TGV Bruxelles-Lille-Paris.
Et j’y découvre deux fresques… Je parie que c’est en rapport avec le nom du village, « Arbre »!
Il est temps de suivre le talus de la voie ferrée et de marcher, marcher, marcher… je ne croiserai personne sur la route! Mis à part des lapins et quelques voitures quand j’ai dû traverser les axes routiers plus importants. Je dois avouer que c’est assez ressourçant de marcher seule! On m’a posé la question « Et à quoi tu penses quand tu marches? »… au risque de vous décevoir, je crois que je ne pense pas à grand chose. Je ne pense ni au rythme effréné de notre société (ça c’est sûrement dû au fait que je suis moi-même d’une lenteur…), ni à la déconnexion (bon là je ne vais pas vous mentir, j’étais sur Snapchat, Twitter,…), ni à ma vie passée ou future, ni à mes projets, ni à me remettre en question, ni.. ni… ni… bref, je marche d’un pas naïf, l’esprit simplement alerte à la beauté des alentours. Mais attention, dès que j’ai faim, tout devient rapidement assez moche.
Je fais un rapide détour (100 mètres) pour tirer le portrait du château d’Attre, construit au 18ème siècle et offrant un charme sobre, tout en noblesse. J’y passe souvent en voiture pour me rendre à Mons mais je ne m’étais jamais arrêtée pour prendre une photo. Il paraît que les jardins à l’arrière sont magnifiques et que l’intérieur est très bien conservé mais je n’irai malheureusement pas le visiter. Peut-être l’avez-vous vu dans le dernier film des Visiteurs?
Je continue sur ma lancée et je passe à travers champs, croise de nombreuses chapelles. Je m’approche doucement du parc animalier très connu, PairiDaiza. Je vois au loin la tour de l’ancienne abbaye cistercienne de Cambron-Casteau, celle qui domine aujourd’hui PairiDaiza.
L’heure tourne et je me rend compte que je n’arriverais jamais pour 10 heures mais j’accélère le pas tout de même! Je vois la nationale qui conduit à Mons, je me trompe et tourne trop tôt ce qui me vaut une portion de marche sur cette route assez fréquentée que je ne devais que traverser normalement.
Lens n’est plus bien loin. Malgré tout, mon téléphone sonne… « T’es où? » Pas encore là… et il est 10 heures. J’accepte qu’il vienne me chercher en voiture pour arriver à l’heure fixée au musée. J’avoue, j’ai péché! Je regarde mon plan, je n’aurais escamoté mon GR que d’un gros kilomètre. Promis, je n’accepte plus de voiture après! J’avoue, encore…, j’accepte la voiture également quand mes hôtes sont loin du GR mais je ne raccourcis plus le tracé du GR en lui-même!
J’arrive donc à ce fameux musée de la Vie Lensoise, accompagnée de Thomas et Gwen, accueillis par Iolanda. Quand elle se mit à parler, le musée prit vie et Lens m’émerveillait… Je vais y consacrer une vidéo pour vous dévoiler un petit peu de ce musée inconnu du public mais avant ça, je vais vous le présenter en quelques mots.
Déjà pourquoi Lens, pourquoi ce gros village au milieu de nulle part? Et bien c’est l’endroit parfait pour un arrêt entre Ath et Mons à l’époque où le trajet, se faisant à cheval, prenait bien plus de temps que maintenant. Qui dit « stop », dit bières et animation, bref de la vie! Et il y en avait de la vie à Lens! Apparemment, c’est une bande de joyeux lurons qui aime beaucoup blaguer! Le musée est rempli de petites anecdotes marrantes! Ils s’amusaient, par exemple, à changer les panneaux des noms des rues! Un habitant, un jour, s’est fait passé pour un Allemand à une période un peu délicate…
Mais surtout ce musée représente la mémoire de Lens. Car s’il est ce qu’il est, c’est grâce aux contributions des habitants, venant en nombre déposer leur pierre à l’édifice et fabriquant ainsi des archives interactives. J’adore ce côté collaboratif pour perpétuer un Lens actif et joyeux.
Je crois qu’on a passé deux bonnes heures dans ce musée à écouter les histoires de Iolanda et de Lens.
Elle termine en nous offrant une couque selon la tradition. En effet, depuis 1621, à Lens, on distribue un petit pain, appelé « le pain Jean Duculot », aux enfants et aux administrations. Ce Monsieur, avait, à l’époque fait une donation d’une partie de ses terres et une des clauses était la distribution de ces pains deux fois par an, à la mi-carême et à la mi-décembre.
Tradition qui se perpétua jusqu’en 2004. Mais le musée fit en sorte qu’en 2006, cette tradition renaisse! Car un musée c’est aussi ça : faire en sorte que les traditions se perpétuent!
Le musée est ouvert le dernier dimanche du mois de 14h à 18h ou sur rendez-vous. Pour plus d’infos, contactez Iolanda à [email protected] ou 0475/93 11 18.
Ensuite direction « satisfaction du bidou ». C’est au Feu de bois, un petit resto sur la place de Lens, que ce même bidou explosa!
Après un gueuleton bien mérité, pas de sieste pour les guerriers, Thomas veut m’achever et nous partons pour un tour en vélo dans les environs! Campagnes, fermettes, châteaux, nous roulons, découvrons, parlons… Au final, même si j’avais à la base une envie de siester, cette petite balade, cheveux au vent, me plait énormément!
Dernière activité proposée par Thomas : aller à l’élection de Miss Lens! Dans un dernier effort, je l’accompagne. Ambiance de village, fête sous chapiteau, frites, bières, on s’amuse. Mais bien vite c’est lui qui me raccompagne et je m’en vais au pays des songes…
Etape 4 Lens – Mons
Nouvelle journée, nouvelle étape. Partir tôt me permet d’admirer le soleil se levant doucement et inondant les plaines agricoles de sa chaleur…
Je passe par quelques villages comme Erbaut et Erbisoeul. Je croise comme d’habitude de nombreuses chapelles et je passe à travers quelques jolis bois…
J’arrive au Grand Large à Nimy et je commence à apercevoir le beffroi de Mons… Nommé avec beaucoup de prétention, le Grand-Large, est un point d’eau et port de plaisance à la rencontre du Canal du Centre et celui de Nimy-Blaton. J’ai très envie de flâner au bord de l’eau. Je m’y arrête donc quelques minutes et observe les personnes autour de moi. Certains jouent aux cartes, pêchent, d’autres préparent le barbecue ou promènent leur chien,… Allez hop! Encore quelques kilomètres pour rejoindre mon hôte et découvrir la cité, je me remet en route!
Me voilà dans l’antre du Dragon, appelé affectueusement « Doudou » par les montois… Doudou? Oui, un gros Doudou avec du crin de cheval qui porte chance! Bon, je vous explique!
Chaque année, au week-end de la Trinité, tient place la ducasse de Mons où un Dragon affronte Saint-Georges lors d’un combat épique dit du « Lumeçon ». Et les crins du Doudou sont arrachés pour leur vertus au prix de quelques hématomes, vêtements arrachés et chaussures perdues… Autre événement phare de la ducasse, le moment où le Car d’Or portant la châsse de Sainte-Waudru, patronne de Mons, remonte d’un seul élan, la rampe qui borde la magnifique collégiale. Les montois sont rassemblés pour porter, avec ténacité et beaucoup d’émotion, ce char en haut du raidillon… s’il y arrive, la chance sera présente une année entière pour les habitants…
Tout comme à la ducasse d’Ath, dont j’ai parlé dans les étapes précédentes, les montois soutiennent avec ferveur et fierté cet événement classé également à l’UNESCO.
En fin de journée, j’irai à la Thanks Galerie où y est consacrée une exposition au Doudou. Cet endroit est plutôt sympathique! Se trouvant dans une ancienne chapelle à la rue des Telliers, il a été reconverti en galerie d’art accompagnée d’un bar bien achalandé.
Maintenant que vous saisissez, en partie, l’âme qui habite cette ville… continuons la balade! Je rejoins Meryl, une amie que je n’avais plus vu depuis plus de 10 ans et qui s’est spontanément proposée quand j’ai lancé mon appel sur Facebook. Nous parlons et essayons de combler ces dix années sans se voir… Retrouver des personnes et partager quelques moments avec eux est un réel plaisir. Cette balade ne se résume pas à une simple randonnée!
13 heures, nous allons au restaurant Cocotte. Quelle agréable surprise que cet endroit qui mélange bonne franquette, originalité et produits locaux de saison! L’entrée nous est servie à table : risotto aux asperges et au pesto à l’ail des ours, houmous petits pois et menthe, salade aux légumes de printemps. Je vous vois déjà saliver…
Tandis que le plat est en buffet libre… ou devrais-je dire les trois plats! Même pas obligé de choisir, on peut tout goûter à la quantité que l’on souhaite. Cette fois-ci, au menu : un poulet au citron confit, du lapin au gorgonzola et un plat végétarien à la mexicaine. Même le portefeuille est content : à midi, l’entrée et le plat revienne à 14 € sans boissons et passe à 20 € en soirée.
Repu à la chaleur du soleil belge, la fatigue se fait sentir… mais avec « beaucoup de courage », nous montons jusqu’à la Grand-Place de Mons! Là, je vous conseille d’y caresser le petit singe qui vous portera chance tout en appréciant cette jolie place depuis une des nombreuses terrasses des cafés. Pour ma part, je suis montée dans un endroit que j’aime tout particulièrement, surtout avec ce beau temps, le parc du Beffroi. En hauteur et en dehors de l’agitation de la ville, le petit parc offre un instant de quiétude… J’ai eu l’occasion de visiter la tour pour admirer les grosses cloches, l’horlogerie et les alentours.
Infos pratiques : Le parc du Beffroi ainsi que sa visite sont accessibles du mardi au dimanche de 10h à 18h (dernière entrée à 17h) Tarifs : 9€ / 6€ /2€ (Prix pour la visite du beffroi, le parc est gratuit)
Du parc, il est possible de descendre par un étroit passage peu visible, la ruelle César. En bas, vous ne serez pas loin de la rue des Telliers où se situe la Thanks Galerie, un concept innovant de galerie/bar/crowdfunding dans une chapelle dont je vous en avais touché un mot quelques paragraphes avant.
C’est là que s’achève ma journée. Meryl et moi rentrons chez elle et je ne tarde pas à aller me reposer. Le lendemain, je quitte les régions que je connais pour y avoir vécu… En route vers une aventure un peu différente! Mais ça ce sera pour l’épisode suivant, où il sera question de brasserie, de pieds mouillés, de jacuzzi, de… Je ne vous en dis pas plus!
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